Commissione Europea: ma chi ha ucciso Thierry Breton?

https://www.liberation.fr/international/europe/commission-europeenne-mais-qui-a-tue-thierry-breton-20240916_5BJNSSOJUVHVHKFREAMJOW23U4/

di lieding

7 Comments

  1. Rappelons que Thierry Breton :

    * a fait pression avec d’autres [contre la nomination](https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/12/la-nomination-d-une-americaine-a-un-haut-poste-de-la-commission-europeenne-fait-debat_6181723_3210.html) de la lobbyiste américaine Fiona Scott Morton à la direction générale de la concurrence, soutenue par Ursula von der Leyen et Margrethe Vestager.
    * s’est aussi opposé à la [nomination d’un émissaire](https://www.lesechos.fr/monde/europe/lenvoye-aux-pme-dursula-von-der-leyen-jette-leponge-2089022) chargé des PME proche d’elle (soupçon de favoritisme). Thierry Breton (c’est son portefeuille) s’était ajouté aux critiques d’autres responsables européens.

    Or, on apprend dans l’article que :
    > Selon nos informations, la présidente de la Commission a expliqué à Emmanuel Macron qu’elle reprochait à Breton d’avoir fait publiquement obstacle à la nomination, en avril, d’un député européen, Markus Pieper, comme «représentant de l’UE pour les PME», une fonction jusque-là honorifique, mais transformée pour l’occasion en poste grassement payé (plus de 20 000 euros par mois pour un contrat de quatre ans qui pourrait être prolongé de deux ans). Du pur clientélisme puisqu’il s’agissait d’une demande directe des chrétiens-démocrates allemands de la CDU, son parti, qui voulait lui trouver un point de chute après vingt ans passé au Parlement européen afin de faire de la place à du sang neuf.

    > […]

    > D’autre part, Ursula von der Leyen aurait fait valoir au président de la République que le père de la législation réglementant les plateformes numériques (connue sous le nom de DMA-DSA) avait de trop mauvais rapports avec les entreprises américaines du secteur, ce qui risquait de compliquer la relation transatlantique, surtout en cas de réélection de Donald Trump. Elle fait ici allusion à la partie de bras de fer engagée cet été par le commissaire français avec le libertarien Elon Musk, patron de X (anciennement Twitter), accusé de violer la loi européenne. Il faut voir là le tropisme américain d’Ursula von der Leyen et de Bjoern Seibert, son tout-puissant chef de cabinet, qui les conduise à prendre d’abord par réflexe la défense des intérêts américains. Ainsi, le duo s’est d’abord félicité de l’IRA américain (loi visant à réduire l’inflation) sur la transition verte avant de se faire reprendre par la France qui leur a fait remarquer qu’il s’agissait d’une législation protectionniste destinée à attirer à coups de subventions les entreprises européennes aux Etats-Unis…

    En résumé, Ursula von der Leyen est une corrompue prête à cuisiner avec l’extrême droite et Emmanuel Macron est un petit président qui s’est couché reconnaissant sa cuite postlégislatives-européennes, mais qui ne perd pas le nord en s’assurant de placer ses pions comme il a continué à les nommer incessamment tout l’été ; Breton n’étant pas de Renaissance.

    > Il est aussi vrai que les demandes de Von der Leyen ont coïncidé avec le désir de Macron de placer ses hommes et surtout de garder des leviers d’influence à Bruxelles, d’autant que le groupe Renew n’est plus aussi puissant au sein du Parlement de Strasbourg après la déculottée des élections européennes. En effet, Thierry Breton, 69 ans, n’est pas un homme de Renaissance et, comme on le dit avec componction à Paris, «les circonstances politiques ont changé», en clair avec la nomination du LR Michel Barnier à Matignon. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la décision de débarquer Thierry Breton a été prise le même jour que celle de la nomination du nouveau Premier ministre, le premier week-end de septembre. Macron a manifestement estimé qu’il lui fallait à la Commission l’un de ses proches «pur Renaissance», afin de garantir «l’équilibre politique» entre les conservateurs, les socialistes et les libéraux, c’est-à-dire la coalition majoritaire au Parlement. Dès lors, qui de mieux que Stéphane Séjourné qui a présidé plusieurs années le groupe Renew et qui dirige (en théorie du moins) le parti du Président ? D’autant qu’il ne fera pas d’ombre au chef de l’Etat, contrairement à Thierry Breton. «Macron a nommé quelqu’un qui lui mangera dans la main», se désole un eurodéputé français. Et tant pis si ce copinage rappelle «l’ancien monde» tant dénoncé par Emmanuel Macron.

    > L’Elysée tente de réécrire l’histoire, comme il se doit, en affirmant que le chef de l’Etat a d’abord négocié le portefeuille avant de s’intéresser à la personne, ce qui ne tient pas la route puisque Breton a été confirmé le 25 juillet et non fin août comme cela était possible. Surtout que, en dehors du titre, le portefeuille dont héritera le commissaire français ressemble à celui que détenait Breton, mais tout de même élagué, puisque la défense, le numérique, le tourisme, l’audiovisuel et l’espace (un dossier sur lequel il s’affrontait avec Musk là aussi) seront distribués à d’autres commissaires.

    > […]

    > «La présidente de la Commission considère désormais la France, sans gouvernement stable avant longtemps, comme un petit pays qui ne mérite pas plus de considération, estime un haut fonctionnaire européen, l’influence française va en pâtir et c’est la CDU allemande qui va dicter la marche de l’Europe.» «C’est un aveu de faiblesse terrible», reconnaît Aurore Lalucq. Ursula von der Leyen, qui a montré qu’elle n’hésitait pas à se débarrasser d’un commissaire gênant, comme l’avait déjà démontré le renvoi, en août 2020, du commissaire irlandais au Commerce, Phil Hogan, pour une affaire lunaire de violation des règles de confinement, est désormais hors de contrôle. Qui osera encore s’opposer à elle ?

    Un coup de maître pour les germanophobes centristes.

  2. Je tiens à le préciser ici vu que la violence politique a le vent en poupe et vu le titre un brin excessif.

    Thierry Breton n’est pas mort et il va probablement très bien, ne vous inquiétez pas pour sa recherche d’emploi ou savoir s’il sait utiliser ses tickets resto, ça devrait aller pour lui

  3. Ed_Dantesk on

    Donc Macron s’est couché devant Marine le Pen ET Ursula Von der Layen dans la même semaine. Quel talent

  4. Alps_Disastrous on

    je ne comprends pas, tout le monde critiquait Breton il y a encore peu pour le “digital act” en disant que ça allait tuer l’IA en Europe, et à présent tout le monde lui passe du cirage ?

    Honnêtement ?

    ce type est un commaissaire européen, sous entendu, il a oeuvré pour des lobby et a aussi fait voter des lois qui vont impacter les pays membres.

    me concernant, il a fait beaucoup “contre” les GAFAM et c’est plutôt bien d’avoir un contre pouvoir mais le monde est fait de nuance : ce type n’est ni dieu ni le diable, mais un peu des deux.

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