>« Je ne sais pas si c’est de la bêtise ou du cynisme… Même en adoptant leur vision répressive sur la délinquance des mineurs, ça n’a aucune logique ! » Éducateur à Paris, Thomas Danglot se dit écœuré par les restrictions imposées à la fin juillet – par surprise – à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), la branche de la justice chargée notamment de l’accompagnement des mineur·es condamné·es ou en passe de l’être, placé·es ou suivi·es à domicile (en « milieu ouvert »).
[…]
>« En Île-de-France, on a entre 1 000 et 1 500 jeunes en milieu ouvert qui se retrouvent ou vont se trouver sans éducateur », décrit Thomas Danglot, ancien secrétaire régional du SNPES-FSU (première organisation de la PJJ), en poste dans une unité du XIXe arrondissement. C’est une estimation à la louche… » Mais en l’absence de transparence ministérielle, comment faire comprendre au grand public l’ampleur des dégâts occasionnés au creux du mois d’août ? D’autant qu’au printemps, Gabriel Attal avait plutôt promis les grands moyens pour « juguler la violence » des mineur·es, après les révoltes urbaines déclenchées par la mort de Nahel à Nanterre fin juin 2023
[…]
>« Normalement, c’est vingt-cinq par éducateur, rappelle-t-il. Passer à trente ou trente-trois, c’est enclencher une mécanique redoutable : on ne traite plus que les urgences et on stocke des situations qui se dégradent. À terme, on ne fait plus que réagir à des catastrophes. » Une vingtaine d’ados n’ont été repris par personne : « On a fait des paris sur leurs capacités à rebondir sans nous… Sauf qu’on peut se tromper. » Et « c’est sans parler des jeunes qui étaient déjà sur liste d’attente ».
[…]
>Sollicité par Mediapart, le ministère de la justice conteste l’estimation initiale fournie par les syndicats de 500 contractuels non renouvelés, et rappelle que « trois millions d’euros » ont été dégelés en août, en catastrophe. « Ce déblocage » aurait depuis « permis de renouveler » certains CDD, ceux « pour lesquels une annonce écrite […] avait été faite aux agents » ou les contrats déjà « envoyés ». Comment l’inverse a-t-il pu être envisagé ?
[…]
>Relancé sur le fait que des jeunes se retrouvent bel et bien sans éducateur en cette rentrée, le ministère plaide que « la continuité de service » est maintenue. Il faut dire que la loi l’exige… Mais quel service au juste ? Et il ne répond pas sur le nombre de postes vacants au national.
Gedebor-Houston on
Pas besoin d’éduquer les jeunes délinquants, ils ont juste besoin d’autorité ; et de SNU.
Douzeff on
Quelqu’un pour m’expliquer ce qu’est le job d’un éducateur et quelles sont ses missions ?
Je suis totalement béotien en la matière.
segfaultzerozero on
Traduction :
Les jeunes devront se démerder
Neil-erio on
Un pas de plus vers la privatisation…
pologne2 on
Classique de la droite qui en se targuant d’être “pragmatique”, “réaliste” ou “bon gestionnaire économique” prend des décisions purement idéologiques (“les marginaux méritent ce qui leur arrive et ne doivent pas être aidés!”) qui en viennent à coûter largement plus cher à la société (un jeune à la dérive pas pris en charge qui alterne entre délinquance et prison coûte plus cher à tout le monde que si on avait su l’amener vers une situation et un emploi stable). Ça marche aussi pour le sans-abrisme, la pénalisation des drogues, la psychiatrie, l’aide à l’enfance, etc.
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Morceaux choisis :
>« Je ne sais pas si c’est de la bêtise ou du cynisme… Même en adoptant leur vision répressive sur la délinquance des mineurs, ça n’a aucune logique ! » Éducateur à Paris, Thomas Danglot se dit écœuré par les restrictions imposées à la fin juillet – par surprise – à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), la branche de la justice chargée notamment de l’accompagnement des mineur·es condamné·es ou en passe de l’être, placé·es ou suivi·es à domicile (en « milieu ouvert »).
[…]
>« En Île-de-France, on a entre 1 000 et 1 500 jeunes en milieu ouvert qui se retrouvent ou vont se trouver sans éducateur », décrit Thomas Danglot, ancien secrétaire régional du SNPES-FSU (première organisation de la PJJ), en poste dans une unité du XIXe arrondissement. C’est une estimation à la louche… » Mais en l’absence de transparence ministérielle, comment faire comprendre au grand public l’ampleur des dégâts occasionnés au creux du mois d’août ? D’autant qu’au printemps, Gabriel Attal avait plutôt promis les grands moyens pour « juguler la violence » des mineur·es, après les révoltes urbaines déclenchées par la mort de Nahel à Nanterre fin juin 2023
[…]
>« Normalement, c’est vingt-cinq par éducateur, rappelle-t-il. Passer à trente ou trente-trois, c’est enclencher une mécanique redoutable : on ne traite plus que les urgences et on stocke des situations qui se dégradent. À terme, on ne fait plus que réagir à des catastrophes. » Une vingtaine d’ados n’ont été repris par personne : « On a fait des paris sur leurs capacités à rebondir sans nous… Sauf qu’on peut se tromper. » Et « c’est sans parler des jeunes qui étaient déjà sur liste d’attente ».
[…]
>Sollicité par Mediapart, le ministère de la justice conteste l’estimation initiale fournie par les syndicats de 500 contractuels non renouvelés, et rappelle que « trois millions d’euros » ont été dégelés en août, en catastrophe. « Ce déblocage » aurait depuis « permis de renouveler » certains CDD, ceux « pour lesquels une annonce écrite […] avait été faite aux agents » ou les contrats déjà « envoyés ». Comment l’inverse a-t-il pu être envisagé ?
[…]
>Relancé sur le fait que des jeunes se retrouvent bel et bien sans éducateur en cette rentrée, le ministère plaide que « la continuité de service » est maintenue. Il faut dire que la loi l’exige… Mais quel service au juste ? Et il ne répond pas sur le nombre de postes vacants au national.
Pas besoin d’éduquer les jeunes délinquants, ils ont juste besoin d’autorité ; et de SNU.
Quelqu’un pour m’expliquer ce qu’est le job d’un éducateur et quelles sont ses missions ?
Je suis totalement béotien en la matière.
Traduction :
Les jeunes devront se démerder
Un pas de plus vers la privatisation…
Classique de la droite qui en se targuant d’être “pragmatique”, “réaliste” ou “bon gestionnaire économique” prend des décisions purement idéologiques (“les marginaux méritent ce qui leur arrive et ne doivent pas être aidés!”) qui en viennent à coûter largement plus cher à la société (un jeune à la dérive pas pris en charge qui alterne entre délinquance et prison coûte plus cher à tout le monde que si on avait su l’amener vers une situation et un emploi stable). Ça marche aussi pour le sans-abrisme, la pénalisation des drogues, la psychiatrie, l’aide à l’enfance, etc.