Depuis fin octobre, les allocataires du RSA du Département du Nord qui ne se présentent pas à une convocation se voient retirer 80 % de leur allocation. Et le président de la collectivité veut aller plus loin.
**Nord.**
Jusqu’alors, les allocataires du RSA du Nord (ils sont 90 000) qui ne se rendaient pas à une convocation des services du Département sans pouvoir justifier de leur absence se voyaient retirer 100 €. Depuis le 24 octobre, la sanction est de 80 % du montant de leur allocation – qui s’élève à 635 euros pour une personne seule.
**Indignation**
L’opposition de gauche et en premier lieu les écologistes qui ont mis au jour cette nouvelle règle s’indignent. Le président divers droite du Département, Christian Poiret, rétorque qu’il ne fait qu’appliquer ce que lui permet la loi. Tout en
assumant et en revendiquant même de pouvoir aller plus loin.
Le président de la collectivité a écrit au président de la République et au Premier ministre pour leur demander qu’à titre expérimental, le Département du Nord puisse gérer complètement le RSA. De cette manière, il pourrait adopter de nouvelles règles plus contraignantes encore.
« Aujourd’hui, si un allocataire revient dans le circuit, nous sommes obligés de reprendre le versement de son allocation et même de rembourser ce que nous n’avons pas donné au titre de la sanction. C’est trop facile, si vous vous débrouillez bien, vous n’êtes pas embêtés, je veux revenir là-dessus », développe Christian Poiret.
> Ces gens ne trichaient pas, mais ils avaient une vraie peur de rentrer dans l’entreprise. Alors on s’est adapté.
**Des autoentrepreneurs, des retraités**
« Nous ne sommes pas les méchants, ceux qui ont besoin doivent être aidés, mais pas ceux qui jouent avec le système. » Et de citer plusieurs exemples : lors de la semaine Réussir sans attendre, qui met en lien des allocataires et des entreprises,
« sur 19 000 personnes convoquées, 6 000 ne sont pas venues. Alors que ce sont des personnes suivies, avec lesquelles un coach avait préparé le rendez-vous », dénonce Christian Poiret.
Il cite aussi le cas des autoentrepreneurs : « Sur les 6 000 allocataires du RSA, 30 % n’ont pas répondu aux convocations. On leur a suspendu leur allocation, je n’ai été saisi d’aucun recours. » Enfin, toujours selon le président, ils
seraient 2 500 allocataires du RSA en âge de prendre leur retraite mais qui ne le font pas car, dit-il, le minimum vieillesse est remboursable sur l’héritage contrairement au RSA.
**« Des raccourcis »**
Le débat politique en séance plénière a été animé avec une opposition dénonçant la stigmatisation des allocataires. « Je ne sais pas si vous avez déjà vécu au RSA », a piqué l’ancien président socialiste Didier Manier, soulignant « l’indigence » du
montant versé.
L’écologiste Stéphanie Bocquet a pointé « les raccourcis » établis par Christian Poiret. Et le communiste Bernard Baudoux a développé : « Oui, certains se foutent de nous, mais c’est une toute petite minorité ». Et le président de l’agglomération Maubeuge – Val de Sambre a expliqué à quel point, dans des territoires comme le sien très marqués par le chômage, des personnes et même des familles entières peuvent être très éloignées de l’emploi.
Il a raconté l’histoire de ces trois personnes à qui on a proposé un CDI correctement rémunéré. « Elles ont refusé. Je n’ai pas le sentiment que ces gens trichaient, mais ils avaient une vraie peur de rentrer dans l’entreprise. Alors on s’est
adapté. On leur a proposé des stages, on a préparé le personnel pour qu’il les accueille avec bienveillance. Au final, deux des trois personnes ont fini par accepter la proposition d’emploi. »
Drakoniid on
Je suis dans le Nord, j’ai des amis et de la famille au RSA, et c’est juste une mesure pour tout leur retirer.
Sans déconner, ce ne sont pas des rendez-vous, c’est des convocations. On se fout de ton emploi du temps, et aucune excuse n’est acceptée. Ni maladie, ni même un putain d’entretien en même temps. En plus, ces convocations ne servent à rien. En face, y’a un employé payé au lance-pierre, n’ayant ni l’envie ni le temps de gérer autant de bénéficiaires, et ne peux pas vraiment l’encadrer.
La région est en difficulté pour employer, et la seule mesure à laquelle peut penser la droite c’est de laisser crever les gens. Qu’il aille se faire foutre.
la_mine_de_plomb on
C’est motivé par une réflexion électoraliste ? Ils se sont dit qu’avec cette mesure l’électorat du RN allait se tourner vers eux ?
arktal on
> Il cite aussi le cas des autoentrepreneurs : « Sur les 6 000 allocataires du RSA, 30 % n’ont pas répondu aux convocations. On leur a suspendu leur allocation, je n’ai été saisi d’aucun recours. »
C’est quoi ce raccourci à la con? L’interprétation que j’en fait, c’est : puisqu’ils n’ont pas fait de recours, c’est forcément que ce sont des fraudeurs qui n’ont pas véritablement besoin du RSA mais profitent du système.
Neil-erio on
Comment crée du SDF ou du criminel étape 1.
IntrovertPhilosoph3r on
Nan mais faut comprendre aussi. C’est vrai qu’avec 559€ par mois on vit le grand luxe, on peut se permettre de se dorer la pilule sous les cocotiers et puis c’est sûr qu’on pèse énormément sur la société, hein.
Pas comme les patrons et actionnaires qui brassent des milliards d’argent magique, euh public, sur le dos des contribuables.
Mais dans ce cas, si c’est si beau la vie au RSA, devenez comme nous des assistés. 😉
Strict-Woodpecker-53 on
Pour économiser le RSA, ce guignol va faire exploser les besoins en ressources sur les secteurs de la santé, de la police et de la justice, tout en rendant sa population (déjà bien en détresse financière) encore plus précaire, ralentissant ainsi la consommation et réduisant par conséquent les revenus des commerces autours des quartiers concernés, et amoindrissant par conséquent les revenus du département et son attractivité.
Le gars s’est dit que faire crever lui même son secteur était une bonne idée. Je sais pas qui a voté pour lui, mais je vois vraiment pas qui va y trouver son compte.
Les précaires le seront plus, les populations des quartiers précaires vont être confrontés à plus de pauvretés et donc à une augmentation des délits (vol, agression, racket..), les commerçants auront moins de clients, les familles se plaindront de l’insécurité, du niveau scolaire et de la mixité socio-économique, et les vieux de l’insécurité.
Vraiment qui est en accord avec ça après avoir réfléchit 30 secondes ?
Renard4 on
Il ne faudra pas venir se plaindre quand les vols dans les magasins, les agressions et autres larcins vont exploser lorsque les gens n’auront plus que ça pour manger.
Dans une société qui veut la paix sociale, un revenu minimum décent et inconditionnel, c’est la base. Et c’est beaucoup moins cher que de casquer en assurances ou en surveillance et répression.
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Depuis fin octobre, les allocataires du RSA du Département du Nord qui ne se présentent pas à une convocation se voient retirer 80 % de leur allocation. Et le président de la collectivité veut aller plus loin.
**Nord.**
Jusqu’alors, les allocataires du RSA du Nord (ils sont 90 000) qui ne se rendaient pas à une convocation des services du Département sans pouvoir justifier de leur absence se voyaient retirer 100 €. Depuis le 24 octobre, la sanction est de 80 % du montant de leur allocation – qui s’élève à 635 euros pour une personne seule.
**Indignation**
L’opposition de gauche et en premier lieu les écologistes qui ont mis au jour cette nouvelle règle s’indignent. Le président divers droite du Département, Christian Poiret, rétorque qu’il ne fait qu’appliquer ce que lui permet la loi. Tout en
assumant et en revendiquant même de pouvoir aller plus loin.
Le président de la collectivité a écrit au président de la République et au Premier ministre pour leur demander qu’à titre expérimental, le Département du Nord puisse gérer complètement le RSA. De cette manière, il pourrait adopter de nouvelles règles plus contraignantes encore.
« Aujourd’hui, si un allocataire revient dans le circuit, nous sommes obligés de reprendre le versement de son allocation et même de rembourser ce que nous n’avons pas donné au titre de la sanction. C’est trop facile, si vous vous débrouillez bien, vous n’êtes pas embêtés, je veux revenir là-dessus », développe Christian Poiret.
> Ces gens ne trichaient pas, mais ils avaient une vraie peur de rentrer dans l’entreprise. Alors on s’est adapté.
**Des autoentrepreneurs, des retraités**
« Nous ne sommes pas les méchants, ceux qui ont besoin doivent être aidés, mais pas ceux qui jouent avec le système. » Et de citer plusieurs exemples : lors de la semaine Réussir sans attendre, qui met en lien des allocataires et des entreprises,
« sur 19 000 personnes convoquées, 6 000 ne sont pas venues. Alors que ce sont des personnes suivies, avec lesquelles un coach avait préparé le rendez-vous », dénonce Christian Poiret.
Il cite aussi le cas des autoentrepreneurs : « Sur les 6 000 allocataires du RSA, 30 % n’ont pas répondu aux convocations. On leur a suspendu leur allocation, je n’ai été saisi d’aucun recours. » Enfin, toujours selon le président, ils
seraient 2 500 allocataires du RSA en âge de prendre leur retraite mais qui ne le font pas car, dit-il, le minimum vieillesse est remboursable sur l’héritage contrairement au RSA.
**« Des raccourcis »**
Le débat politique en séance plénière a été animé avec une opposition dénonçant la stigmatisation des allocataires. « Je ne sais pas si vous avez déjà vécu au RSA », a piqué l’ancien président socialiste Didier Manier, soulignant « l’indigence » du
montant versé.
L’écologiste Stéphanie Bocquet a pointé « les raccourcis » établis par Christian Poiret. Et le communiste Bernard Baudoux a développé : « Oui, certains se foutent de nous, mais c’est une toute petite minorité ». Et le président de l’agglomération Maubeuge – Val de Sambre a expliqué à quel point, dans des territoires comme le sien très marqués par le chômage, des personnes et même des familles entières peuvent être très éloignées de l’emploi.
Il a raconté l’histoire de ces trois personnes à qui on a proposé un CDI correctement rémunéré. « Elles ont refusé. Je n’ai pas le sentiment que ces gens trichaient, mais ils avaient une vraie peur de rentrer dans l’entreprise. Alors on s’est
adapté. On leur a proposé des stages, on a préparé le personnel pour qu’il les accueille avec bienveillance. Au final, deux des trois personnes ont fini par accepter la proposition d’emploi. »
Je suis dans le Nord, j’ai des amis et de la famille au RSA, et c’est juste une mesure pour tout leur retirer.
Sans déconner, ce ne sont pas des rendez-vous, c’est des convocations. On se fout de ton emploi du temps, et aucune excuse n’est acceptée. Ni maladie, ni même un putain d’entretien en même temps. En plus, ces convocations ne servent à rien. En face, y’a un employé payé au lance-pierre, n’ayant ni l’envie ni le temps de gérer autant de bénéficiaires, et ne peux pas vraiment l’encadrer.
La région est en difficulté pour employer, et la seule mesure à laquelle peut penser la droite c’est de laisser crever les gens. Qu’il aille se faire foutre.
C’est motivé par une réflexion électoraliste ? Ils se sont dit qu’avec cette mesure l’électorat du RN allait se tourner vers eux ?
> Il cite aussi le cas des autoentrepreneurs : « Sur les 6 000 allocataires du RSA, 30 % n’ont pas répondu aux convocations. On leur a suspendu leur allocation, je n’ai été saisi d’aucun recours. »
C’est quoi ce raccourci à la con? L’interprétation que j’en fait, c’est : puisqu’ils n’ont pas fait de recours, c’est forcément que ce sont des fraudeurs qui n’ont pas véritablement besoin du RSA mais profitent du système.
Comment crée du SDF ou du criminel étape 1.
Nan mais faut comprendre aussi. C’est vrai qu’avec 559€ par mois on vit le grand luxe, on peut se permettre de se dorer la pilule sous les cocotiers et puis c’est sûr qu’on pèse énormément sur la société, hein.
Pas comme les patrons et actionnaires qui brassent des milliards d’argent magique, euh public, sur le dos des contribuables.
Mais dans ce cas, si c’est si beau la vie au RSA, devenez comme nous des assistés. 😉
Pour économiser le RSA, ce guignol va faire exploser les besoins en ressources sur les secteurs de la santé, de la police et de la justice, tout en rendant sa population (déjà bien en détresse financière) encore plus précaire, ralentissant ainsi la consommation et réduisant par conséquent les revenus des commerces autours des quartiers concernés, et amoindrissant par conséquent les revenus du département et son attractivité.
Le gars s’est dit que faire crever lui même son secteur était une bonne idée. Je sais pas qui a voté pour lui, mais je vois vraiment pas qui va y trouver son compte.
Les précaires le seront plus, les populations des quartiers précaires vont être confrontés à plus de pauvretés et donc à une augmentation des délits (vol, agression, racket..), les commerçants auront moins de clients, les familles se plaindront de l’insécurité, du niveau scolaire et de la mixité socio-économique, et les vieux de l’insécurité.
Vraiment qui est en accord avec ça après avoir réfléchit 30 secondes ?
Il ne faudra pas venir se plaindre quand les vols dans les magasins, les agressions et autres larcins vont exploser lorsque les gens n’auront plus que ça pour manger.
Dans une société qui veut la paix sociale, un revenu minimum décent et inconditionnel, c’est la base. Et c’est beaucoup moins cher que de casquer en assurances ou en surveillance et répression.